les chevaux /

C’est un flux tendu, poussiéreux, sableux et vaste, des esplanades vertigineuses et solaires. C’est un âge en marche, ce sont des regards fuyants sur la surface métalliques des flots, humide, frais et souffreteux comme une gorge qui a trop crié. C’est Duras flamboyante, qui s’impose dans un silence qui ne souffre aucune critique, qui ne négocie plus. Le baroque de ses mots emplis tout l’espace du style. Elle polit les personnages dans ses mots comme des petits sous brulants oubliés dans une voiture en plein soleil et qu’on jette dans les fontaines fraiches et dont le métal se rétracte. Le style Duras a la densité et le cassant des pins dans la sècheresse.
Ce sont les petits chevaux de Tarquinia.

La déchirure /

Ça m’a fait l’effet d’une petite peau sur le pouce qu’on ne peut s’empêcher de gratter, de détacher avec l’index, de gratter encore plus, d’étirer ce petit lambeau transparent qui n’a rien demandé à personne et qui finira par disparaitre, comme tout en somme.
Mais là c’est encore un petit bout de peau qui appartient à son corps, à un tout.
Ça m’a fait l’effet d’un petit bout de peau qu’on arrache, qui fait mal et qu’on continue de tirer en se demandant pourquoi.