J’ai la tête tournée vers un espace fictif. Face au miroir. J’ai appris ton appartenance à une autre disparue de moi. J’ai relu la correspondance unilatérale de Sacha et Jeanne. Combien cet homme me touchait, dans sa faiblesse, toi l’Ironie tu le disais « faible ». J’imagine les mots de Jeanne sous tes mots, la communion de vos deux âmes, « la fraicheur de ses dix neuf ans » dans votre arrogance solaire. Lune, je ne me fais que ton miroir. Sans toi on ne me voit pas.
Sur la mer, de l’écume glacée. les méduses échouées à intervalles réguliers forment de petites surfaces réfléchissantes sur la plage vide. Cette plage est si grande, si vide. Mon être ne suffit pas à la remplir. Je me dilue. Où es-tu ? Pourquoi cette nouvelle, là ce soir, à cette table, si loin de chez moi, aucune zone de repli, à découvert, je courbe l’échine sous les coups.