J’ai raté mon roman. J’ai raté ma maternité. Mes films avortés et pas qu’eux. J’ai raté mes nuits et le repos du guerrier. J’ai raté ma gloire et mes mots sans lecteurs. J’ai raté la beauté de la jeunesse que je n’ai jamais eu. J’ai raté l’amour de ma mère et des garçons de passage, ma jalousie. Je n’ai pas raté mon néant et ceux qui réussissent. J’ai raté mes larmes, je ne sais même plus à qui je les ai offertes. J’ai raté tous les desserts de tous les repas auxquels mes amis m’ont conviée. J’ai raté mon mariage. J’ai raté quelques histoires d’amour avec des garçons et des filles que je n’ai pas su accueillir, garder pour certains. J’ai raté cinq commissions du CNC. J’ai raté ma carrière de cheffe op et quelque peu celle de réalisatrice. J’ai raté le charisme que mes pensées semblaient porter. J’ai raté nos ruptures. J’ai raté ma première analyse. J’ai raté ma deuxième analyse. J’ai bon espoir pour la troisième. J’ai raté mes prétentions artistiques et celles de ma sœur. Devenir pianiste, devenir peintre, devenir harpiste et productrice. J’ai raté ma carrière d’éclusière et d’ermite. J’ai raté les mots dits, j’ai raté les silences. Je n’ai pas raté les mots cruels. J’ai raté des amitiés auxquelles je tiens encore. J’ai raté la sagesse et les mots jamais au-dessus des autres. La pluie qui tombe, les années qui passent et les régimes à la con. J’ai raté l’envie de réussir, ma santé et partir en laissant une trace.
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Mais de ça je me console, parce que tu es là désormais.
cinéma
Mon amour amer /
Dans les nuits sèches des morts catalanes,
Le long de la crédence de la lune,
S’accrochent les étoiles laborieuses
De nos rêves croisés, fantasme solaire.
J’ai marché, lourde, dans les rues tétanisées de chaleur,
Les ondes mauresques adoucissant mon joug,
Multipliant les souks, les riads, tous ces lieux de moiteur,
Je joue d’une main faible, mon présent sans atout.
Des murs rêches de Rome, le vague à l’âme
Emprunte ses chemins, floutant les dunes
Issues d’une ville ouverte, merveilleuse,
De grains de sable, parsème mes chimères.
J’ai mis mes espérances à fondre sous le soleil de Satan,
De Lawrence et de l’Arabie Heureuse
Il ne reste qu’une carcasse d’acier dans les studios d’Antan,
Félicite toi, de mes vacances radieuses
Cinéma, tu es partout et nulle part où se pose mon regard.
Far East, la diffusion /
En plus des mots, je fais des images, c’est par là, en live, en streaming et en replay
Thérésa est une jeune femme française qui, à la mort de son père, part en Lettonie sur les traces de ses origines. Au bord de la mer elle rencontre Draugur, un adolescent en mal de compagnie. Va s’ensuivre un road movie qui va les conduire jusqu’aux confins de la Lettonie, au pays des coutumes ancestrales.
HD 19min, scope 2.39 / APR / mix 5.1
Production Sésame Films ©2015
image : Célia Wagenführer / Hervé Roesch
son : Cécile Enjalbal / Jérémie Vernerey
montage : Julien Ngo Trong
musique : The Wooden Wolf
Maphorisme Camera Obscura /
le cinéma écrit les silences de la littérature.
Le domaine /
Je ne dirige pas les acteurs.
Je dis ce que j’ai envie de manger, je choisis le chef le plus à même de faire ce qui me fera plaisir et je le laisse faire. Avec l’acteur, c’est pareil. D’où l’intérêt de parler beaucoup en amont du sujet, du projet, du scénario. Le plateau n’est pas le lieu de l’expérimentation, c’est le temps du savoir du technicien, à ce moment-là c’est leur art qui prime. Il est trop tard pour la direction d’acteur.
l’Odyssée de Far East /
L’Odyssée enfin.
La prochaine fois /
Dans les lagunes les zones tropicales
La prochaine fois
Penses à prendre avec toi, une part de silence prévu au plan de travail
Les repérages en cadence et les envies cycliques
La prochaine fois dans les carrières célestes
La prochaine fois les leds chaleureuses
La prochaine fois
Les mots âcres de l’est, les enfants renouvellés
Tu n’as rien appris de Cassiopée idiote
La prochaine fois,
Fais ton travail.