T’es hier /

Je n’avais pas compris que par ton cadeau tu me reléguais à hier. Plus à deux mains. Que tu me rendais l’utilité comme Mary Poppins est montée au ciel.

Tu es passé dans ma vie comme un coup de vent dans un parc décharné. Un goût de thé et de menthe et de mensonge sur les lèvres. Une négociation dans le regard.

Tu as déboulé avec une fausse candeur au dernier jour d’octobre. Oserais-je dire le même jour que lui un an trop tard ? Oserais-je dire le même jour qu’elle forcément trop tôt ?

Je ne pensais pas que c’était encore possible. T’écrire et ne plus attendre là. J’ai cousu de fils d’or les satellites de ta psyché. J’ai espacé les lettres jusqu’à restaurer le silence. Quelques cygnes. Quelques vomissures pictographiques. Tu m’appelais mon brocoli mon cristal.

Le jour de l’indépendance de l’Islande je fêterai ton anniversaire. 5 jours avant le mien je fêterai le tien. Du 12 au 17 il y a les 5 lettres de mon prénom que tu aimais tant. Je ne pensais pas que le cœur avait une mémoire autonome.

Je voudrais te rendre comme un CD rayé, comme une bouteille bouchonnée, comme un curry vert trop épicé, comme la nausée du matin, comme les clefs de notre appartement, le gilet emprunté à ma sœur, les lauriers à César, comme on rend les armes.

On va s’arrêt thé là.

Je ne suis pas hier. Tu n’es pas deux mains.